À l'heure où les cyberattaques se multiplient à travers le monde, aucune entreprise n'est à l'abri. On peut penser notamment au cas du Cégep de Lanaudière qui, au début du mois de mai dernier, a subi une attaque significative qui a paralysé toutes les activités de l’institution académique en pleine fin de session. Loin d’être un cas isolé, cet incident illustre bien les défis auxquels les petites et moyennes entreprises sont confrontées. Selon une étude récente de KPMG, plus de six PME sur dix au Québec ont été la cible de cybercriminels en 2023, révélant une précarité exacerbée par des systèmes d'information désuets et un manque flagrant de personnel qualifié en cybersécurité.
Près de trois quarts des PME interrogées admettent que leurs systèmes technologiques les rendent particulièrement susceptibles aux cyberattaques. En dépit de ce risque, 65 %[1] de ces entreprises confessent ne pas posséder les ressources humaines nécessaires pour gérer efficacement ces menaces. Cette réalité est d'autant plus inquiétante que seulement 38 % des entreprises estiment que leurs employés sont suffisamment formés pour reconnaître et réagir à des menaces comme le phishing ou les attaques par rançongiciel.
Face à ces statistiques alarmantes, cet article vise à démystifier les cyberattaques et à équiper les PME de stratégies de défense robustes. En explorant les formes les plus fréquentes et dévastatrices de cyberattaques – l’hameçonnage, le rançongiciel, les attaques DDoS et les injections SQL – les entreprises peuvent renforcer leur préparation et leur résilience, minimisant ainsi les risques et les impacts potentiellement graves de ces assauts numériques.
Types de cyberattaques les plus courantes
Nous croyons fermement qu’il est essentiel pour les PME et leurs dirigeants de connaître et comprendre les formes les plus communes et perturbantes de cyberattaques qui les prennent pour cible : le phishing, le ransomware, les attaques DDoS, et les injections SQL. Ici, nous les aborderons dans un effort de concision et de clarté, fournissant des informations pratiques pour la reconnaissance et la prévention de ces menaces. C'est la première étape dans un effort continu d'outiller nos partenaires avec les meilleures ressources pour renforcer la sécurité de leur infrastructure informatique.
1. Hameçonnage (Phishing)
L’hameçonnage est une technique de cyberattaque utilisée pour tromper les individus afin qu'ils divulguent des informations confidentielles, comme des mots de passe ou des détails de cartes de crédit, en se faisant passer pour une entité de confiance dans une communication électronique. Souvent, les attaques d’hameçonnage se présentent sous la forme de courriels, de messages instantanés ou de sites web frauduleux. Pour les identifier, soyez vigilant aux signaux d'alerte comme les fautes de grammaire, les adresses d’expéditeur inhabituelles ou les liens suspects. La meilleure défense reste la sensibilisation : former régulièrement les employés à reconnaître ces signes peut grandement diminuer le risque. Nous y reviendrons plus en détails dans la prochaine section.
2. Rançongiciel (Ransomware)
Le rançongiciel est un type de malware utilisé par des groupes criminels organisés, tels que LockBit[2][3] ou ALPHV[4] (également connu sous le nom de BlackCat), pour crypter les données de leur cible et exiger une rançon en échange du déchiffrement. Ces groupes sophistiqués sont responsables de nombreuses attaques récentes et dévastatrices, paralysant les opérations de diverses entreprises à travers le monde. [5]Les entreprises peuvent se protéger contre ce type de menace en maintenant des sauvegardes régulières de leurs données, isolées du réseau principal, et en installant régulièrement les mises à jour de sécurité sur leurs appareils dès leur disponibilité pour prévenir les exploitations de vulnérabilités connues.
3. DDoS (Attaques par déni de service)
Les attaques DDoS visent à paralyser un service ou un réseau en inondant généralement la cible avec un volume excessif de requêtes simultanées provenant de sources multiples. Ces attaques peuvent entraîner des pertes financières importantes et nuire à la réputation de l'entreprise. Protéger son réseau contre les DDoS nécessite une combinaison de solutions de détection et de mitigation, souvent fournies comme service par des tiers spécialisés.
4. Injection SQL
Cette technique s'attaque aux applications qui gèrent de l’information à travers des systèmes de gestion de bases de données, comme celles que vous pourriez utiliser pour les commandes clients, les réservations en ligne, ou les informations personnelles (identifiants de connexion, données de vos clients ou employés, etc.). Les attaquants exploitent des vulnérabilités dans la manière dont les applications adressent des requêtes à la base de données. Ils insèrent de fausses instructions pour extraire, modifier ou détruire des informations. Pour protéger votre entreprise contre ce type d'attaque, il est crucial de programmer les applications de manière à vérifier rigoureusement toute information entrée par les utilisateurs avant de la traiter. Cela peut inclure des techniques comme la validation des données entrantes pour s'assurer qu'elles ne contiennent pas de code malveillant, et l'utilisation de méthodes de programmation qui prévoient spécifiquement la sécurisation des interactions avec les bases de données.
Les mesures de protection essentielles
Maintenant que nous avons identifié les principaux types de cyberattaques auxquels les PME sont confrontées, il est crucial de se doter de stratégies de défense robustes pour les contrer. Cette section aborde les mesures essentielles pour fortifier la sécurité de votre entreprise, en mettant l'accent sur la formation des employés, l'adoption de technologies de sécurité de pointe, et la réalisation d'audits réguliers.
Formation et sensibilisation des employés
Si une mauvaise sécurité des systèmes et des logiciels obsolètes sont souvent tenus pour responsables dans le cadre de cyberattaques, la vérité est que l’erreur humaine est responsable dans plus de 80 % des cas. L’être humain représente ainsi la plus grande vulnérabilité de la stratégie de cybersécurité d’une entreprise. Les cybercriminels exploitent les vulnérabilités des utilisateurs, usurpant l’identité de contacts de confiance (fournisseurs, collègues, supérieurs, etc.) afin d’inciter ces derniers à cliquer sur des liens qui installent des malwares sur leur session ou à partager leurs identifiants de connexion. Face à ces risques, il est impératif d'armer les employés avec les connaissances nécessaires pour identifier et éviter ces pièges.
La formation continue et la sensibilisation représentent ainsi les premières et meilleures défenses pour anticiper et éviter les cyberattaques. Incorporez des programmes réguliers de formation aux risques de sécurité, et utilisez des simulations d'attaques de phishing pour tester et améliorer la vigilance des équipes.
Pour renforcer cette première ligne de défense, Micromedica s'associe à Beauceron Security, un important partenaire dans la formation et la sensibilisation à la cybersécurité. Beauceron Security offre un programme complet qui aide les PME du Québec à transformer leur personnel en une première ligne de défense efficace contre les cybermenaces. Le programme est disponible en français, anglais, et espagnol, ce qui le rend accessible à une large audience. En utilisant une plateforme automatisée, Beauceron combine des simulations d’hameçonnage, des formations en sensibilisation à la cybersécurité, et des analyses personnalisables pour encourager un changement de comportement significatif à travers l'organisation.
Technologies de sécurité essentielles
Une infrastructure solide repose sur l'installation et la mise à jour régulière des technologies de sécurité telles que les antivirus, pare-feu et systèmes de détection d'intrusions. Ces outils constituent la première ligne de défense contre les attaques, bloquant automatiquement les menaces connues et surveillant le trafic réseau pour des comportements suspects.
Audits et tests de sécurité
Les évaluations régulières de vos systèmes et pratiques sont cruciales pour détecter et corriger les vulnérabilités avant qu'elles ne soient exploitées par des cybercriminels. Organisez des audits de sécurité périodiques pour assurer la robustesse de vos défenses. Au-delà des audits, des tests de pénétration supplémentaires pour simuler des attaques réelles peuvent être envisagés. Ces tests plus poussés permettent effectivement d’identifier et de corriger les failles de sécurité de vos systèmes, offrant une méthode plus avancée pour évaluer et renforcer la sécurité et la résilience de vos infrastructures.
Pour plus de détails sur l'implémentation de ces mesures, vous pouvez vous référer à notre précédent article, Culture de cybersécurité en entreprise : un guide pratique pour nos partenaires, qui comprend également une liste de contrôle de sécurité téléchargeable pour vous aider à évaluer et améliorer vos pratiques de cybersécurité en milieu d’entreprise.
Plan d’action en cas d’attaque
Même si la prévention est cruciale, être préparé à répondre efficacement en cas de cyberattaque est tout aussi essentiel. Un plan d’action doit inclure l’identification rapide de l’incident, la notification des parties prenantes, l’évaluation de l’impact et la mise en œuvre de mesures d’atténuation. Il est crucial de documenter l’incident pour une analyse ultérieure, permettant d’améliorer les mesures de sécurité. Une équipe de réponse aux incidents doit suivre un plan prédéfini, incluant l’isolation des systèmes affectés et la restauration des données à partir des sauvegardes, tout en maintenant une communication transparente auprès des parties concernées (clients et employés).
Nous publierons dans les prochains mois un article dans lequel nous approfondirons les éléments clés d'un plan de réponse aux incidents efficace et discuterons des meilleures pratiques pour naviguer durant une crise causée par une cyberattaque, garantissant ainsi que la sécurité et la réputation de votre entreprise soient préservées même en situation d'urgence.
Le mot de la fin
La cybersécurité ne se limite pas à mettre en place des technologies avancées. En effet, nous venons d’apprendre qu’elle requiert avant tout une approche proactive et éclairée face aux menaces numériques. Cet article a abordé les cyberattaques les plus courantes et les mesures essentielles pour protéger votre entreprise. Toutefois, la cybersécurité est un domaine en constante évolution, nécessitant une vigilance et une adaptation continues.
Nous vous encourageons à prendre des mesures concrètes pour renforcer votre sécurité. Que ce soit en révisant vos pratiques actuelles, en participant à des formations ou en adoptant de nouvelles technologies, chaque pas en avant est un pas vers une sécurité renforcée. Pour des solutions sur mesure ou pour discuter de la manière dont Micromedica peut vous aider à fortifier votre cybersécurité en entreprise, n'hésitez pas à nous contacter. Ensemble, renforçons les fondations de votre sécurité pour faire face aux défis numériques d’aujourd’hui et de demain.
[1] « Près des deux tiers (65 %) affirment qu'elles n'ont pas le personnel qualifié pour mettre en œuvre, surveiller et gérer les risques liés à la cybersécurité, et seulement 38 % croient fermement que leurs employés ont reçu une formation adéquate pour reconnaître une attaque d'hameçonnage ou un autre type d'attaque. », La cybercriminalité frappe plus de six entreprises québécoises sur 10, 24 octobre 2023, Lien
[2] Understanding ransomware threat actors: LockBit, Centre canadien pour la cybersécurité, 14 juin 2023, Lien
[3] CSE and international partners publish a cyber security advisory on LockBit ransomware, Centre canadien pour la cybersécurité, 14 juin 2023, Lien
[4] ALPHV/BlackCat Ransomware Targeting of Canadian Industries, Centre canadien pour la cybersécurité, 25 juillet 2023, Lien